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Individus en souffrance au travail

Mercredi 2 Décembre 2020

La santé au travail est une démarche interdisciplinaire, associant employés et employeurs, dans le but de créer un lieu de travail favorable à la santé et notamment de lutter contre le harcèlement au travail et contre la « discrimination salariale selon l’état de santé.


Individus en souffrance au travail
Individus en souffrance au travail
De nombreuses actions supposées réduire les risques psychosociaux et améliorer la santé au travail reposent su la recherche d'une meilleure adaptation des travailleurs à leur travail, sans que ce travail change. Or, s'il est exact que les facteurs individuels entrent en ligne de compte dans la santé au travail, agir sur les individus est plus souvent d'une efficacité limitée et soulève de redoutable problèmes éthiques.

La prise en compte des individus : Approche conservatrice ou critique ?

Prendre en compte les facteurs individuels de la santé au travail : cette approche ne serait-elle d'ailleurs pas politiquement biaisée. Ne s'agirait-il pas, pour appeler un chat un chat, de la vision patronale des choses ? Ou les choses sont-elles plus compliquées ?

Du point de vue du MEDEF, l'accord interprofessionnel sur le stress du 2 juillet 2008 définit celui-ci, et il convient de se baser sur cette définition pour réfléchir aux indicateurs. Cet accord mentionne l'organisation du travail parmi les facteurs de stress, de même qu'il reconnaît que le stress peut être dû à des facteurs extérieurs au travail. Les risques psychosociaux au travail doivent donc être rapportés à la fois aux individus et aux organisations, et il serait fort réducteur de ne centrer les indicateurs que sur tel ou tel aspect de la question. 

De son côté, la CGT a déclaré que "l'accord interprofessionnel sur le stress signé par l'ensemble des organisations patronales et l'ensemble des syndicats de salariés mentionne explicitement l'organisation comme des facteurs, aux côtés de l'environnement de travail et d'aspects subjectifs.  Cette vision du problème est la bonne. Or on assiste, depuis la signature de l'accord, à des tentatives pour mettre en avant une approche individuelle, qu'il s'agisse  du "chèque psy" ou de tentatives de réorienter des études de l'INRS. En fiat, ce qu'il faut savoir, c'est ce qu'il fait que le travail rende malade, peu importe que les victimes aient tel ou tel profil psychologique."

Indiscutablement, c'est plutôt le patronat que met actuellement en avant les facteurs individuels de la genèse des risques psychosociaux au travail. Cette situation est-elle structurelle : Le patronat mettrait toujours en avant la diversité des personnes, tandis que les syndicats ne voudraient voir qu'un travailleur générique ? Ou s'agit-il d'une situation conjoncturelle, liée aux aléas des luttes menées à propos de la santé au travail ?

Le travail doit être adapté à celui qui le fait

Les travailleurs réels ne sont pas le travailleur "moyen". Ils n'ont pas tous la taille intermédiaire, certains sont grands, d'autres petits. Or l'installation qui convient aux grands ne convient pas aux petites et vice versa. À travers notre intervention, nous souhaitons montrer que, même au sein des organisations tayloriennes, l'activité réelle des travailleurs ne correspond pas aux prescriptions de l'organisation.  Le travailleur établit un compromis entre les exigences de la tâche et la préservation de sa santé à l'aide de ses propres ressources et celles de son environnement (technique, organisationnel, social). Si les ressources sont insuffisantes pour élaborer un compromis satisfaisant, il y a risque. La variété des individus est au cœur de cette problématique : les ressources des uns ne sont pas celles des autres et ce qui fait la santé des uns n'est pas forcément ce que fait la santé des autres.
Pierre DESMONT
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