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🧠 Santé mentale et service public hospitalier : une refonte nécessaire pour le bien-être au travail

Lundi 21 Avril 2025

Alors que la santé mentale est proclamée grande cause nationale pour 2025, un consensus émerge : il est urgent de transformer en profondeur l’organisation du travail dans les établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux. Au cœur de cette transformation, la qualité de vie au travail (QVCT) doit devenir une priorité stratégique, défendue avec conviction par les élus du personnel et les comités sociaux d’établissement (CSE). Le livre blanc publié par Santé mentale France offre un socle de réflexion solide pour repenser notre modèle.


🧠 Santé mentale et service public hospitalier : une refonte nécessaire pour le bien-être au travail
🧠 Santé mentale et service public hospitalier : une refonte nécessaire pour le bien-être au travail

⚠️ Une situation critique… et systémique

Le constat posé par la fédération Santé mentale France est sans appel : le système est à bout de souffle. Pénurie de professionnels, turn-over élevé, postes vacants malgré des financements disponibles, gouvernance fragmentée… La crise actuelle ne peut être réglée par des rustines budgétaires. Elle appelle à une refonte systémique, durable et participative de l’offre de soins et d’accompagnement.

Cette transformation ne peut se faire sans s’attaquer aux racines du mal : l’usure professionnelle, la surcharge mentale, et le manque de reconnaissance ressentis au quotidien par les soignants comme par les encadrants.


🔄 Sortir de l’hospitalocentrisme, repenser l’accompagnement

Le livre blanc recommande une réorganisation des parcours de soins et une évolution vers une logique d’accompagnement global et décentralisé, incarnée par :

  • des Ă©quipes mobiles psychiatriques,

  • des soins intensifs Ă  domicile,

  • des dispositifs de soutien intĂ©grĂ©s dans la ville,

  • des solutions concrètes en matière de logement, emploi et insertion sociale.

Il s’agit d’inscrire la santé mentale dans le quotidien, de décloisonner les approches et de favoriser des pratiques plus respectueuses du rythme, des capacités et du projet de vie des personnes concernées.


đź’Ľ Travailler autrement pour soigner mieux

Cette transformation de l’accompagnement doit s’accompagner d’un nouveau contrat social avec les professionnels. La fédération plaide pour :

  • une amĂ©lioration significative des conditions de travail,

  • un choc d’attractivitĂ© pour les mĂ©tiers du soin psychique,

  • la lutte contre l’isolement et l’épuisement des Ă©quipes.

Le télétravail, la flexibilité organisationnelle, la pair-aidance et la reconnaissance des pratiques innovantes sont autant de leviers à mobiliser. Les élus du CSE ont ici un rôle majeur : ils peuvent faire entendre la voix des agents, proposer des expérimentations, et sécuriser les évolutions.


👥 Les élus du personnel, leviers d’une gouvernance renouvelée

Santé mentale France appelle à une gouvernance plus claire, plus lisible et plus ambitieuse, avec notamment :

  • une dĂ©lĂ©gation interministĂ©rielle Ă  la santĂ© mentale,

  • une loi d’orientation et de programmation quinquennale,

  • des projets territoriaux de santĂ© mentale contractualisĂ©s.

Mais cette gouvernance ne doit pas être uniquement nationale. Elle doit aussi se construire au plus près du terrain, dans les établissements, avec les représentants du personnel, dans un dialogue social rénové et actif.


🧭 Que peuvent faire les élus du CSE dès maintenant ?

Voici quelques pistes d’action immédiate pour les représentants du personnel :

  • CrĂ©er des espaces de discussion autour des conditions de travail et de la santĂ© mentale,
  • Soutenir les formations en premiers secours psychiques pour tous les agents,
  • Inscrire la QVCT au cĹ“ur du projet d’établissement,
  • Promouvoir le dĂ©veloppement de la pair-aidance,
  • ​Veiller Ă  la mise en place d’accompagnements adaptĂ©s pour les personnels en difficultĂ©.
​Le livre blanc de Santé mentale France n’est pas un simple état des lieux : c’est un appel à l’action collective. Pour que le soin soit de qualité, il faut que ceux qui soignent aillent bien. Repenser la gouvernance, assouplir les organisations, renforcer la prévention, donner du sens et de la reconnaissance : voilà les priorités. Les élus du CSE sont les relais incontournables de cette refonte. À eux de s’en emparer.
Pierre DESMONT
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