L’usine Eurocel menacée de fermeture
15/09/2008
NORMANDIE . La direction annonce une cessation d’activité, dix-huit mois après avoir racheté le site.
Spécialisée dans la fabrication de feuilles de cuivre par électrodéposition, l’usine Eurocel, située à Dives-sur-Mer (Calvados), pourrait bientôt fermer ses portes. La direction a annoncé le 4 septembre dernier une cessation d’activité de l’usine. Pour les 77 salariés de l’entreprise, cette sentence intervient seulement dix-huit mois après avoir été « cédés » au fonds d’investissement français Green Recovery par le groupe japonais Mitsui. Pour justifier cette décision, les actionnaires évoquent un marché en crise.
Doutant de la « situation noire » dépeinte par Green Recovery, le comité d’entreprise a fait appel à un cabinet d’expertises. « Nous voulons obtenir le contrat de cession entre Green Recovery et Mitsui », explique Olivier Touchais, secrétaire (CGT) du comité d’entreprise, qui s’interroge sur les conditions de ventes d’Eurocel. Et de rappeler que « le fonds d’investissement s’était engagé à maintenir l’emploi pendant deux ans chez Eurocel. C’était en février 2007 ». Les représentants du personnel dénoncent une décision hâtive et demandent la suspension du projet de fermeture, « le temps d’entamer une véritable recherche de repreneur ».
Si la cessation était entérinée, ce sera un coup dur pour les salariés et leur famille, dont certains ont déjà vécu le drame de la fermeture de l’usine Tréfimétaux en 1986 et un plan social douloureux en 2001. Ce serait également un coup dur pour la région, dont l’emploi s’effondre. Refusant toute fatalité, le conseil municipal de Dives-sur-Mer a voté une motion de soutien aux salariés et propose de mettre en place un comité de vigilance. De leur côté, les salariés - dont les représentants seront reçus au ministère du Travail mercredi -, ont prévenu : ils n’hésiteront pas à « mener des actions pour pérenniser leurs emplois ».