Dans un jugement récent qui a secoué le monde juridique et professionnel, une affaire de licenciement pour vol a mis en lumière les complexités entourant l'usage de preuves obtenues par des moyens controversés. Au cœur de cette controverse, une caissière d'une pharmacie à Mayotte a été licenciée suite à des preuves de vol capturées par un dispositif de vidéosurveillance installé par son employeur. Ce dernier, cherchant à mettre fin aux disparitions inexpliquées de stock, avait mis en place une surveillance vidéo sans suivre les protocoles légaux requis, notamment la consultation des représentants du personnel et l'information des salariés sur cette surveillance, en violation des dispositions du code du travail et de la réglementation sur la protection des données personnelles.
Le litige a grimpé les échelons judiciaires jusqu'à la Cour de cassation, qui a été saisie de la question de la légalité du licenciement fondé sur des preuves potentiellement obtenues de manière illicite. La salariée contestait la validité de ces preuves, arguant que les enregistrements vidéo étaient irrecevables car le dispositif de surveillance avait été installé sans respecter les procédures légales.
Toutefois, dans une décision qui fera date, la Cour de cassation a rappelé sa jurisprudence selon laquelle une preuve, même obtenue illicitement, peut être admissible si elle passe le "test de proportionnalité". Ce principe exige du juge d'évaluer si l'usage de la preuve porte atteinte à l'équité de la procédure en considérant le droit à la preuve face aux droits en conflit. Dans ce cas, le tribunal a jugé que le contrôle opéré par l'employeur était justifié par des disparitions de stocks significatives et que les enregistrements, limités dans le temps et visionnés uniquement par le dirigeant, ne constituaient pas une atteinte disproportionnée à la vie privée de la salariée au regard du but poursuivi, à savoir la protection des biens de l'entreprise.
Cette décision souligne l'équilibre délicat entre les droits des employés à la vie privée et les impératifs de sécurité et de protection des biens des employeurs. Elle marque un précédent important dans la jurisprudence, illustrant que, sous certaines conditions, la fin peut justifier les moyens, même dans le cadre strict des relations de travail et de la protection des données personnelles.
Cass. soc. 14 février 2024, n° 22-23073 FB
Le litige a grimpé les échelons judiciaires jusqu'à la Cour de cassation, qui a été saisie de la question de la légalité du licenciement fondé sur des preuves potentiellement obtenues de manière illicite. La salariée contestait la validité de ces preuves, arguant que les enregistrements vidéo étaient irrecevables car le dispositif de surveillance avait été installé sans respecter les procédures légales.
Toutefois, dans une décision qui fera date, la Cour de cassation a rappelé sa jurisprudence selon laquelle une preuve, même obtenue illicitement, peut être admissible si elle passe le "test de proportionnalité". Ce principe exige du juge d'évaluer si l'usage de la preuve porte atteinte à l'équité de la procédure en considérant le droit à la preuve face aux droits en conflit. Dans ce cas, le tribunal a jugé que le contrôle opéré par l'employeur était justifié par des disparitions de stocks significatives et que les enregistrements, limités dans le temps et visionnés uniquement par le dirigeant, ne constituaient pas une atteinte disproportionnée à la vie privée de la salariée au regard du but poursuivi, à savoir la protection des biens de l'entreprise.
Cette décision souligne l'équilibre délicat entre les droits des employés à la vie privée et les impératifs de sécurité et de protection des biens des employeurs. Elle marque un précédent important dans la jurisprudence, illustrant que, sous certaines conditions, la fin peut justifier les moyens, même dans le cadre strict des relations de travail et de la protection des données personnelles.
Cass. soc. 14 février 2024, n° 22-23073 FB