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Prévention des risques professionnels : la Cour de cassation rappelle aux employeurs leur obligation de sécurité renforcée

Mercredi 4 Septembre 2024

La Cour de cassation, dans sa décision du 14 février 2024, pourvoi n°22-19351, a réaffirmé avec force l’obligation de sécurité qui incombe aux employeurs. En rappelant que cette obligation est une obligation de résultat, la plus haute juridiction française souligne que les mesures de prévention des risques professionnels doivent être efficaces, adaptées et suivies de près. Découvrez pourquoi cette décision est cruciale pour les élus du comité social et économique (CSE) et comment elle renforce leur rôle dans la protection de la santé et de la sécurité des salariés au travail.


Prévention des risques professionnels : la Cour de cassation rappelle aux employeurs leur obligation de sécurité renforcée
Prévention des risques professionnels : la Cour de cassation rappelle aux employeurs leur obligation de sécurité renforcée
Décision de la Cour de cassation du 14 février 2024, pourvoi n°22-19351 : Un rappel fort des obligations de l’employeur en matière de santé et sécurité au travail.

La Cour de cassation, par sa décision du 14 février 2024, pourvoi n°22-19351, a réaffirmé avec rigueur l’obligation de l’employeur de garantir la santé et la sécurité de ses salariés. Cette décision, qui s’inscrit dans une jurisprudence constante, souligne que l’employeur doit prendre toutes les mesures nécessaires pour prévenir les risques professionnels, et pas seulement se contenter de démarches formelles ou superficielles.

Les faits à l’origine de l’affaire

Dans cette affaire, un salarié travaillant dans une entreprise industrielle avait signalé à plusieurs reprises des conditions de travail dégradées qui avaient conduit à un état de stress chronique. Malgré ces alertes, l’employeur n’avait pris que des mesures générales, telles que la mise en place d’un numéro d’écoute et l’organisation d’une formation sur la gestion du stress. Le salarié, estimant que ces actions n’étaient pas suffisantes pour améliorer ses conditions de travail, a saisi les juridictions prud’homales pour faire reconnaître la responsabilité de l’employeur.

La position de la Cour de cassation

La Cour de cassation a cassé l’arrêt de la cour d’appel, qui avait donné raison à l’employeur. Elle a jugé que l’obligation de sécurité qui incombe à l’employeur est une obligation de résultat. Cela signifie que l’employeur doit non seulement prendre des mesures de prévention des risques, mais s’assurer de leur efficacité réelle. Dans cette affaire, les juges ont considéré que les actions entreprises par l’employeur étaient insuffisantes et trop génériques pour répondre aux risques spécifiques auxquels le salarié était exposé.

La Cour a rappelé que les mesures de prévention doivent être adaptées aux situations particulières de chaque salarié et aux risques identifiés dans l’entreprise. En d’autres termes, il ne suffit pas de mettre en place des mesures standardisées ; celles-ci doivent être ciblées, appropriées et suivies d’une évaluation de leur efficacité.

Ce que les élus du CSE doivent retenir

Pour les élus du comité social et économique (CSE), cette décision de la Cour de cassation est un rappel important des responsabilités de l’employeur en matière de prévention des risques professionnels. Voici les principaux enseignements à tirer :

1. Obligation de résultat en matière de sécurité : L’employeur doit garantir l’efficacité des mesures de prévention. Les élus du CSE doivent donc veiller à ce que les actions entreprises soient spécifiques aux risques identifiés et réellement efficaces.

2. Importance d’un suivi régulier : Le CSE a un rôle essentiel dans le suivi des conditions de travail et des mesures de prévention mises en place. Les élus doivent s’assurer que l’employeur ne se contente pas de mesures de façade, mais qu’il engage des actions concrètes et adaptées.

3. Risque de recours judiciaire : Si l’employeur ne respecte pas son obligation de sécurité, le CSE et les salariés peuvent engager des actions en justice pour faire valoir leurs droits. Cette décision montre que la justice peut reconnaître la responsabilité de l’employeur si les mesures de prévention sont jugées insuffisantes.

4. Dialogue social et action préventive : Le CSE doit encourager un dialogue social constructif pour anticiper les risques et éviter que de telles situations ne se reproduisent. En étant proactif, le CSE peut aider à mettre en place une véritable culture de prévention au sein de l’entreprise.

Conclusion : Vers une prévention renforcée des risques professionnels

En somme, la décision de la Cour de cassation du 14 février 2024, pourvoi n°22-19351, rappelle aux employeurs qu’ils ne peuvent se contenter de mesures générales pour répondre à leurs obligations en matière de santé et sécurité. Les élus du CSE, quant à eux, doivent rester vigilants et proactifs pour s’assurer que les actions menées dans leur entreprise sont adaptées, efficaces et centrées sur la protection réelle des salariés. En agissant ainsi, ils contribuent à un environnement de travail plus sûr et plus sain, conforme aux exigences légales et aux attentes des travailleurs.
Pierre DESMONT
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