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La qualité du travail est une notion individuelle

Mardi 17 Septembre 2019

#CSSCT #STRESS
Se former en situation de travail : appréhender le réel de l'activité des salariés.


Le champ de la santé mentale au travail est particulièrement exubérant quand il s’agit de désigner son objet: stress, souffrance au travail, risques psychosociaux, burnout, bore out, qualité de vie au travail...

Actuellement, on parle de bien-être au travail: un terme chasse l’autre. Mon hypothèse face à ce constat est que, quand les mots glissent sur une chose, c’est qu’il y a une angoisse sociale autour de celle-ci, que l’on est dans le déni. Dans le cas de la santé mentale au travail plus précisément, je pense qu’il s’agit du déni du conflit. Je ne parle pas ici de conflit lié à la relation salariale ni de conflit de personnes, mais du conflit de critères sur la qualité du travail.

Par essence, le réel divise les gens. Chacun perçoit celui-ci différemment selon la place qu’il occupe. Il est donc intrinsèquement difficile pour un groupe de s’accorder sur une vision des choses qui unisse toutes les parties. Ainsi, dans une entreprise, même petite, tout le monde n’aura pas la même idée de ce qu’est un travail « bien fait ». Pour les uns, la priorité sera la qualité du geste, pour d’autres ce sera celle du produit ou encore le rendement.

Il y a des incompatibilités entre ces objectifs et, pourtant, en soi, ce type de désaccords peut faire l’objet d’arbi- trages favorables imprévus. Le conflit de critères doit être discuté, faire l’objet de débats, et pas uniquement entre salariés et hiérarchies, mais aussi entre les salariés qui, sur le même poste, peuvent avoir des avis divergents sur le travail bien fait. Les controverses sur la qualité du travail doivent provoquer une instruction du conflit. Car le dialogue est un instrument de découverte et peut ouvrir sur une autre manière de faire. Le conflit de critères est ainsi une source de développement de la pensée, de créativité même. Or, de plus en plus d’organisations contournent cette question, préfèrent refouler les différences et trouver de fragiles points de convergence, illusoires. C’est quelque chose de dramatique qui est à mon sens à l’origine des problèmes actuels de santé mentale au travail.


Pour prévenir la santé mentale au travail, il faut que l'ensemble des acteurs concernés s'organisent pour travailler ensemble. Une démarche de prévention doit donc être organisé et suivie, avec hiérarchisation et une planification dans le temps des actions à conduire, et avec une évaluation régulière de l'efficacité de ces actions. 

L'objectif étant d'exercer pleinement sa mission SSCT avec une forte valeur ajoutée pour se positionner comme un interlocuteur constructif et proactif.
Pierre DESMONT
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