Dans une décision rendue le 29 février 2024, la Cour de cassation apporte un éclairage sur les modalités d'information que doit respecter la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) lorsqu'elle engage des investigations pour déterminer le caractère professionnel d'un accident. Cette clarification intervient dans un contexte où l'employeur et la victime doivent être tenus informés des délais leur permettant de consulter le dossier et d'émettre des observations.
Un Cadre Légal Strict pour les Investigations de la CPAM
Lorsque la CPAM décide d'initier des investigations suite à une déclaration d'accident du travail, elle dispose initialement de 30 jours pour statuer ou opter pour une enquête approfondie. Cette dernière étape prolonge le délai d’instruction à 90 jours. La législation en vigueur stipule que l'employeur et la victime doivent être avertis, dès les 30 premiers jours, des échéances des étapes suivantes, y compris de la période durant laquelle ils pourront consulter le dossier et formuler des observations.
La Question de la Notification aux Parties
L'affaire jugée par la Cour de cassation concernait un désaccord sur le moment de l'information donnée à l'employeur et à la victime par la CPAM. L'employeur contestait la régularité de la procédure, arguant que les notifications concernant la consultation du dossier et la formulation d'observations avaient été envoyées avant même le début des investigations.
La Décision de la Cour de Cassation
La Cour de cassation a jugé que la CPAM remplit ses obligations d'information en avisant les parties, au cours des premiers 30 jours, à la fois de la fin du délai d’instruction et des périodes de consultation du dossier et de formulation d'observations. Cette interprétation assouplit l'approche en n'exigeant pas deux notifications séparées pour chaque étape.
Dans le cas spécifique examiné, la CPAM avait informé l'employeur de toutes les dates importantes en une seule fois, permettant ainsi un suivi cohérent et informé du processus d’instruction. Les juges ont confirmé la validité de cette procédure, indiquant que l'employeur avait disposé de toutes les informations nécessaires pour agir dans les délais impartis.
Une Clarification Bienvenue
Cette décision de la Cour de cassation souligne l'importance d'une communication claire et anticipée de la part de la CPAM envers les parties impliquées dans un dossier d'accident du travail. Elle garantit ainsi à la victime et à l'employeur la possibilité d'exercer pleinement leurs droits de consultation et d'observation, renforçant le principe de transparence et d'équité dans le traitement des accidents du travail.
Cass. civ., 2e ch., 29 février 2024, n° 22-16818 FB
Cass. civ., 2e ch., 29 février 2024, n° 22-16818 FB