L'incroyable a fini par se produire. General Motors, qui a été le premier constructeur automobile mondial pendant 77 ans, a annoncé lundi son dépôt de bilan, rapporte Le Figaro. Il s'agit de la plus grosse faillite industrielle qu'ait jamais connue le pays, et la quatrième plus importante tous secteurs confondus, après celles des banques Lehman Brothers et Washington Mutual en septembre dernier et celle du groupe de télécommunication WorldCom en 2002, rappelle le quotidien dans ses pages saumon. Le constructeur automobile américain devrait par ailleurs annoncer ce mardi la vente de sa marque Hummer, spécialisée dans les très gros 4x4, indique le Wall Street Journal. Barack Obama s'est ainsi livré à une nouvelle intervention aussi extraordinaire que risquée en prenant 60% de GM. "Les conservateurs américains trouvent Barack Obama trop… français. Trop interventionniste en quelque sorte", estime Pierre-Angel Gay dans La Tribune. L'administration américaine n'avait pas à prévoir cette faillite, juge également le Financial Times, mais si elle ne l'avait pas fait, le quotidien des affaires britannique liste les problèmes que cela aurait posés. Et cette nationalisation ne devrait être que temporaire. Le président américain a en effet déjà annoncé la couleur. Son objectif: désengager le gouvernement le plus vite possible. Mais ça ne sera pas aussi simple, prévient l'International Herald Tribune. Et le quotidien américain d'expliquer que plus vite le gouvernement vendra ses parts à des investisseurs privés, moins il récupérera de son investissement initial qui s'est élevé à près de 50 milliards de dollars (30 milliards plus 20 milliards déjà dépensés). Le big bang de l'automobile a ainsi commencé depuis ce week-end, "et nul ne sait où s'arrêtera sa course folle", estime Denis Fainsilber dans Les Echos, avant d'ajouter que "la crise n'a pas encore produit tous ses dommages collatéraux, et étant donné le nombre élevé de constructeurs automobiles déjà liquidés dans le passé dans des périodes moins difficiles, d'autres sorties de route sont bel et bien à craindre".