François Fillon l’assurait hier : «Les cas choquants de rémunération des patrons attisent la violence.» Et bien voilà pour tous les salariés licenciés une nouvelle raison de s’énerver. A Dexia, banque sauvée de la faillite par les Etats français et belge, qui est en train de supprimer 900 postes, dont 250 en France, on continue à distribuer les millions comme si la crise n’avait pas eu lieu. Son ex-patron, Axel Miller, est parti avec une indemnité de 825 000 euros, alors qu’il s’était engagé à ne rien toucher. Son successeur, Pierre Mariani - un proche de Nicolas Sarkozy - s’est octroyé un salaire fixe en hausse de 30 % par rapport à Miller. Information donnée par le rapport annuel. N’y figure pas en revanche l’enveloppe allouée aux bonus pour la partie française de l’entreprise, Dexia Crédit local. Elle atteint, selon nos informations, 8 millions d’euros, principalement versés au top management. Dans les trois cas, l’Etat français laisse faire, malgré les déclarations de matamore de Sarkozy envers les entreprises aidées par l’Etat qui licencient.
«Sagesse». A son départ forcé, en octobre, Miller jurait qu’il s’en «remettait à la sagesse du conseil d’administration». Il avait «droit» à 3,7 millions. Plutôt que de ne rien lui verser, le conseil d’administration a décidé de s’affranchir du mot d’ordre élyséen et lui octroyer une «petite» indemnité d’un an de salaire fixe. Le ministère des Finances a assuré mardi qu’il avait voté contre, mais que ses représentants étaient en minorité. Pourtant, Dexia survit grâce aux garanties de l’Etat français, qui contrôle, aux côtés de la Caisse des dépôts, près de 25 % du capital. De quoi se faire entendre…
Ce type d’argument ne pourra pas servir à justifier la rémunération de Mariani. Le conseil d’administration a accepté, le 13 novembre 2008, «à l’unanimité», de porter à un million d’euros le salaire annuel du directeur général. Et de fixer à 2,25 millions d’euros son bonus maximum. Axel Miller ne touchait «que» 825 000 euros de fixe, et son bonus était plafonné à 1,8 million. C’est le comité des rémunérations, composé notamment de Denis Kessler, ex-numéro 2 du Medef, et d’Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts, qui a fait ses propositions. Sans les justifier.
Reste le montant global des bonus de Dexia. Le chiffre de 8 millions d’euros a été lâché par la direction aux élus du personnel. Mais, hier, une porte-parole ne reconnaissait qu’une enveloppe de 6,1 millions. Précisant : «Il s’agit d’une somme sans les charges sociales. La différence doit provenir de là.»
«Saqués».Autre différence, le nombre de salariés bénéficiaires. En interne, la direction indiquait que l’enveloppe avait été partagée entre 400 salariés. Mais la porte-parole de Dexia nous indiquait que «765 personnes» étaient concernées. Seule certitude, la répartition n’a pas été équitable. Et, pour le coup, les traders n’ont pas été à la fête. «Sur la centaine de salariés qui travaillent dans la salle des marchés, les trois quarts n’ont rien reçu, témoigne l’un d’eux. Et les montants distribués sont vraiment très faibles.» Il ajoute: «Seuls les traders ont été saqués, parce que jugés responsables des pertes de Dexia.» Et de désigner un ennemi : les managers. C’est, en dehors du comité exécutif, le top 100 de la banque qui aurait surtout bénéficié de la manne. «Beaucoup de cadres dirigeants bénéficient de clauses dans leur contrat prévoyant des primes en cas de bons résultats personnels, déconnectés du résultat global», explique le proche d’un membre de ce top 100. Et, crise ou pas crise, ils n’y ont pas renoncé.
«Sagesse». A son départ forcé, en octobre, Miller jurait qu’il s’en «remettait à la sagesse du conseil d’administration». Il avait «droit» à 3,7 millions. Plutôt que de ne rien lui verser, le conseil d’administration a décidé de s’affranchir du mot d’ordre élyséen et lui octroyer une «petite» indemnité d’un an de salaire fixe. Le ministère des Finances a assuré mardi qu’il avait voté contre, mais que ses représentants étaient en minorité. Pourtant, Dexia survit grâce aux garanties de l’Etat français, qui contrôle, aux côtés de la Caisse des dépôts, près de 25 % du capital. De quoi se faire entendre…
Ce type d’argument ne pourra pas servir à justifier la rémunération de Mariani. Le conseil d’administration a accepté, le 13 novembre 2008, «à l’unanimité», de porter à un million d’euros le salaire annuel du directeur général. Et de fixer à 2,25 millions d’euros son bonus maximum. Axel Miller ne touchait «que» 825 000 euros de fixe, et son bonus était plafonné à 1,8 million. C’est le comité des rémunérations, composé notamment de Denis Kessler, ex-numéro 2 du Medef, et d’Augustin de Romanet, directeur général de la Caisse des dépôts, qui a fait ses propositions. Sans les justifier.
Reste le montant global des bonus de Dexia. Le chiffre de 8 millions d’euros a été lâché par la direction aux élus du personnel. Mais, hier, une porte-parole ne reconnaissait qu’une enveloppe de 6,1 millions. Précisant : «Il s’agit d’une somme sans les charges sociales. La différence doit provenir de là.»
«Saqués».Autre différence, le nombre de salariés bénéficiaires. En interne, la direction indiquait que l’enveloppe avait été partagée entre 400 salariés. Mais la porte-parole de Dexia nous indiquait que «765 personnes» étaient concernées. Seule certitude, la répartition n’a pas été équitable. Et, pour le coup, les traders n’ont pas été à la fête. «Sur la centaine de salariés qui travaillent dans la salle des marchés, les trois quarts n’ont rien reçu, témoigne l’un d’eux. Et les montants distribués sont vraiment très faibles.» Il ajoute: «Seuls les traders ont été saqués, parce que jugés responsables des pertes de Dexia.» Et de désigner un ennemi : les managers. C’est, en dehors du comité exécutif, le top 100 de la banque qui aurait surtout bénéficié de la manne. «Beaucoup de cadres dirigeants bénéficient de clauses dans leur contrat prévoyant des primes en cas de bons résultats personnels, déconnectés du résultat global», explique le proche d’un membre de ce top 100. Et, crise ou pas crise, ils n’y ont pas renoncé.