â ïž Une situation critique⊠et systĂ©mique
Le constat posĂ© par la fĂ©dĂ©ration SantĂ© mentale France est sans appel : le systĂšme est Ă bout de souffle. PĂ©nurie de professionnels, turn-over Ă©levĂ©, postes vacants malgrĂ© des financements disponibles, gouvernance fragmentĂ©e⊠La crise actuelle ne peut ĂȘtre rĂ©glĂ©e par des rustines budgĂ©taires. Elle appelle Ă une refonte systĂ©mique, durable et participative de lâoffre de soins et dâaccompagnement.
Cette transformation ne peut se faire sans sâattaquer aux racines du mal : lâusure professionnelle, la surcharge mentale, et le manque de reconnaissance ressentis au quotidien par les soignants comme par les encadrants.
đ Sortir de lâhospitalocentrisme, repenser lâaccompagnement
Le livre blanc recommande une rĂ©organisation des parcours de soins et une Ă©volution vers une logique dâaccompagnement global et dĂ©centralisĂ©, incarnĂ©e par :
des équipes mobiles psychiatriques,
des soins intensifs Ă domicile,
des dispositifs de soutien intégrés dans la ville,
des solutions concrĂštes en matiĂšre de logement, emploi et insertion sociale.
Il sâagit dâinscrire la santĂ© mentale dans le quotidien, de dĂ©cloisonner les approches et de favoriser des pratiques plus respectueuses du rythme, des capacitĂ©s et du projet de vie des personnes concernĂ©es.
đŒ Travailler autrement pour soigner mieux
Cette transformation de lâaccompagnement doit sâaccompagner dâun nouveau contrat social avec les professionnels. La fĂ©dĂ©ration plaide pour :
une amélioration significative des conditions de travail,
un choc dâattractivitĂ© pour les mĂ©tiers du soin psychique,
la lutte contre lâisolement et lâĂ©puisement des Ă©quipes.
Le télétravail, la flexibilité organisationnelle, la pair-aidance et la reconnaissance des pratiques innovantes sont autant de leviers à mobiliser. Les élus du CSE ont ici un rÎle majeur : ils peuvent faire entendre la voix des agents, proposer des expérimentations, et sécuriser les évolutions.
đ„ Les Ă©lus du personnel, leviers dâune gouvernance renouvelĂ©e
Santé mentale France appelle à une gouvernance plus claire, plus lisible et plus ambitieuse, avec notamment :
une délégation interministérielle à la santé mentale,
une loi dâorientation et de programmation quinquennale,
des projets territoriaux de santé mentale contractualisés.
Mais cette gouvernance ne doit pas ĂȘtre uniquement nationale. Elle doit aussi se construire au plus prĂšs du terrain, dans les Ă©tablissements, avec les reprĂ©sentants du personnel, dans un dialogue social rĂ©novĂ© et actif.
đ§ Que peuvent faire les Ă©lus du CSE dĂšs maintenant ?
Voici quelques pistes dâaction immĂ©diate pour les reprĂ©sentants du personnel :
CrĂ©er des espaces de discussion autour des conditions de travail et de la santĂ© mentale, Soutenir les formations en premiers secours psychiques pour tous les agents, Inscrire la QVCT au cĆur du projet dâĂ©tablissement, Promouvoir le dĂ©veloppement de la pair-aidance, âVeiller Ă la mise en place dâaccompagnements adaptĂ©s pour les personnels en difficultĂ©. âLe livre blanc de SantĂ© mentale France nâest pas un simple Ă©tat des lieux : câest un appel Ă lâaction collective. Pour que le soin soit de qualitĂ©, il faut que ceux qui soignent aillent bien. Repenser la gouvernance, assouplir les organisations, renforcer la prĂ©vention, donner du sens et de la reconnaissance : voilĂ les prioritĂ©s. Les Ă©lus du CSE sont les relais incontournables de cette refonte. Ă eux de sâen emparer.