Sarkozy annonce l'extension des contrats de transition professionnelle

Mardi 25 Novembre 2008

Nicolas Sarkozy a annoncé mardi une série de mesures destinées à limiter le coût social de la crise économique, dont l'extension du contrat de transition professionnel (CTP), et proposé un assouplissement de la réglementation sur le chômage partiel.


Comme il l'avait promis le mois dernier, le chef de l'Etat a confirmé que le champ d'application du CTP passerait de 7 à 25 bassins d'emploi, dont ceux de Sandouville (Seine-Maritime), siège d'une usine Renault particulièrement touchée par la chute de l'activité du constructeur, et de Niort (Deux-Sèvres), frappé par la faillite de la société de vente à distance Camif.

"On fait plus que tripler le nombre de bassins qu'on prend, c'est considérable, et je suis prêt à aller beaucoup plus loin encore", a déclaré M. Sarkozy lors d'une table ronde.

Expérimenté depuis 2006, notamment à Valenciennes, ce contrat assure à des salariés licenciés économiques un revenu de remplacement de 80% du salaire brut pendant 12 mois maximum et des mesures d'accompagnement renforcé. Il bénéficiait à un millier de personnes fin septembre.

"A ceux qui me disent que ça coûte cher, je dis que ce qui coûte cher, c'est le massacre humain de laisser des gens totalement démunis devant le chômage", a répondu Nicolas Sarkozy, sans préciser le coût de l'extension de la mesure, financé par l'Etat, les Assedic et les entreprises.

Saluant un dispositif "qui marche", le chef de l'Etat a demandé aux partenaires sociaux, dans le cadre de leurs négociations sur l'assurance chômage, de s'en inspirer pour le reste du territoire.

"J'ai demandé aux partenaires sociaux et aux syndicats de s'inspirer du CTP pour qu'on puisse offrir de meilleures chances aux licenciés économiques dans toute la France (...) j'attends des résultats, vite, parce que la crise est grave et que la France doit être réactive", a-t-il lancé.

En plus du CTP, le président de la République a également annoncé sa volonté de faciliter le recours au chômage partiel, qu'il a préféré appeler "activité partielle", jugeant que c'était "plus valorisant".

De nombreuses entreprises françaises, notamment dans le secteur automobile, ont multiplié les mesures de ce type ces dernières semaines pour faire face à la baisse de leur activité.

Nicolas Sarkozy s'est ainsi prononcé pour le relèvement du plafond des heures de chômage partiel autorisées, proposant de les faire passer "de 600 à 800 voire à 1.000 dans les secteurs les plus en difficulté". "Je pense qu'on doit porter de quatre à six semaines la durée consécutive d'activité partielle", a-t-il également souhaité.

Le chef de l'Etat a également jugé "urgent de relever le montant minimum de l'indemnisation" du chômage partiel "pour la porter au niveau du Smic" et demandé aux partenaires sociaux "d'augmenter le taux de prise en charge des rémunérations perdues qui n'est aujourd'hui que de 50%".

"L'activité partielle, c'est préférable au chômage total", a justifié à plusieurs reprises Nicolas Sarkozy.

Sur la formation professionnelle, également en cours de négociation, il a brandi la menace d'un projet de loi si patronat et syndicats ne parvenaient pas à un accord "ambitieux" avant la fin de l'année.

Le chef de l'Etat a enfin confirmé qu'il présenterait "d'ici moins de dix jours" un plan de relance "assez massif" de l'économie visant notamment les secteurs de l'automobile et du bâtiment.
VALENCIENNES (AFP)
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