Le SMIC augmentera d'au moins 1,25% en juillet

Mardi 2 Juin 2009

Le salaire minimum devrait légalement augmenter d'au moins 1,25 % au 1er juillet, dans un contexte d'inflation nulle. Le groupe d'experts doit donner ses recommandations au gouvernement à la fin de la semaine.
Le groupe d'experts sur le salaire minimum de croissance, dont les membres viennent d'être nommés (" Les Echos " du 25 mai), doit boucler son rapport dès vendredi. Après s'être réunis une première fois la semaine dernière, ils se revoient mercredi pour finaliser leur recommandation sur la revalorisation du SMIC au 1er juillet. Celle-ci, devrait, sans trop de surprise, corroborer l'analyse du gouvernement, fermement hostile à un coup de pouce. Les économistes - qui composent le groupe d'experts - placent généralement les considérations d'emploi - via le relèvement du coût du travail - avant celles du pouvoir d'achat des salariés. Dans un rapport du Conseil d'analyse économique publié en novembre dernier, Gilbert Cette, membre du groupe d'experts, regrettait ainsi par exemple, avec Pierre Cahuc et André Zylberberg, que " ce sont souvent des motivations politiques de court terme qui ont orienté les hausses du SMIC sans considération sérieuse pour les effets néfastes à long terme sur l'emploi, le dialogue social et la cohérence d'ensemble du système fiscal ".



A Londres, la Low Pay Commission
La Low Pay Commission a été instituée à l'occasion de l'instauration d'un salaire minimum en Grande-Bretagne, en 1998. Elle donne ses recommandations sur l'évolution du salaire minimum et publie un rapport annuel fouillé, qui suit la situation dans les secteurs et au sein des différentes catégories de salariés. Les partenaires sociaux y sont représentés.
Surtout, le groupe d'experts devrait montrer que la revalorisation légale du SMIC sera supérieure à celle attendue ces derniers mois, et qu'elle devient non négligeable dans un contexte de désinflation. La revalorisation légale devrait en effet atteindre, au minimum, 1,25 % au 1er juillet. Elle est en effet égale à la moitié du pouvoir d'achat du salaire horaire de base ouvrier, qui est resté dynamique malgré la crise : + 2,5 % sur un an à fin mars, selon les chiffres provisoires de la Dares (alors que l'Insee avait tablé sur moins de 2 %). Les résultats définitifs seront publiés le 19 juin, mais ils sont très rarement révisés.

Débat autour de l'inflation
A ce chiffre s'ajoute, légalement, celui de l'inflation subie par les ménages ouvriers à fin mai sur un an. Ce point ouvre toutefois un débat juridique puisque le chiffre de mai (qui sera publié le 12 juin) pourrait afficher, pour la première fois depuis la création du salaire minimum, une baisse des prix sur un an (la hausse sur douze mois n'était plus que de 0,2 % fin avril). Cette baisse serait-elle alors légalement défalquée de la revalorisation ? A priori non, estiment certains observateurs, et, dans le cas contraire, les experts pourraient recommander de ne pas le faire. Du fait de la hausse des cours du pétrole ces derniers mois, une inflation encore légèrement positive en mai sur un an n'est par ailleurs pas non plus exclue, ce qui, cette fois, accroîtrait alors légèrement la revalorisation.

Si le groupe d'experts sur le SMIC ne rendra cette année qu'un rapport assez succinct, il ambitionne des travaux plus étoffés pour ces prochaines années. Les économistes regardent notamment attentivement les travaux, en Grande-Bretagne, de la Low Pay Commission (lire ci-dessus), instaurée en accompagnement du salaire minimum.
Les Echos
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