Freescale va supprimer plus de 1 000 postes dans son site de Toulouse

Lundi 27 Avril 2009

Le fabricant de puces ferme ses usines les plus anciennes. Les discussions débutent avec les salariés.

Freescale, ex-division dans les semi-conducteurs de l’américain Motorola, a lancé un vaste plan de réduction de ses effectifs en France. «Vers 2012 ou 2013, il devrait rester de 500 à 600 salariés à Toulouse, contre 1 751 personnes au 31 décembre dernier», prévient Denis Blanc, directeur de l’usine. Au total, plus de 1 000 postes seront supprimés en trois ans.

Mercredi, lors d’un comité d’établissement, les représentants des salariés ont appris que Freescale avait décidé de fermer ses usines les plus anciennes, celles qui produisent des puces sur des plaques de silicium de 150 mm de diamètre. Cette fabrication est devenue peu rentable.

La décision se traduit, dans l’Hexagone, par «la suppression de plus de 800 postes à Toulouse, pour l’usine de production et les fonctions administratives qui s’y rattachent. Mais le site ne sera pas fermé», a prévenu la direction. Le groupe américain s’est donné du temps pour arrêter sa production, qui devrait cesser de fournir des composants électroniques pour l’industrie automobile fin 2011.

Cet après-midi, les discussions entre les partenaires sociaux doivent être entamées «sur les conditions au départ». Dès hier, Force ouvrière, syndicat majoritaire chez Freescale, a haussé le ton. En coopération avec l’Unsa, le syndicat a réclamé que les «engagements de maintien des usines en France pris par le secteur automobile français s’appliquent à l’usine de puces électroniques Freescale de Toulouse ». Denis Blanc, patron du site, rétorque que « les dossiers sont dissociés». Et d’ajouter, «il s’agit d’une usine d’électronique qui est un fournisseur de l’industrie automobile». Freescale ne serait donc pas concerné par l’engagement sur le gel des licenciements dans l’industrie automobile en France, contre des prêts d’État.


Vente des puces pour mobiles

L’inquiétude des salariés est d’autant plus grande que le groupe américain est présent depuis 1967 dans la Ville rose, dans le quartier de Basso-Cambo. De plus, depuis plus de six mois, Freescale a mis en vente son activité pour la conception des puces pour téléphones mobiles, qui emploie environ 250 salariés à Toulouse. «Des discussions ont été engagées avec des acquéreurs potentiels. Mais aucun accord sur une cession éventuelle n’est trouvé», ajoute Denis Blanc. De toutes les manières, ces équipes doivent quitter Freescale.

Enfin, le groupe va arrêter sa production au Japon, à Sendaï - au nord de Tokyo -, qui utilise la même technologie qu’à Toulouse. Dans l’Archipel, environ 600 postes seront supprimés. Au total, Freescale, contrôlé par des fonds d’investissement (Blackstone, Carlyle, TPG), vient donc d’annoncer son intention d’alléger de 7,5 % le nombre de ses effectifs mondiaux.
LE FOGARO
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